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Le passeur des Iles : « Les indicateurs sont plutôt bons »

Ils font le territoire
Publié le 27/08/2020
Passeurs des Iles
Sans aucune activité pendant le confinement, les Passeurs des Iles ont repris les liaisons dans le Golfe du Morbihan. D’abord timidement, puis à plein régime depuis le début des vacances scolaires. L’entreprise s’adapte pour rattraper une partie de ses pertes, et anticiper la saison prochaine.

Comment avez-vous vécu le confinement et quelles sont les répercussions sur votre activité ?

Ronan Le Borgne : Nous avons eu de la chance car nous n’avions pas encore embauché pour la saison et nos bateaux étaient déjà prêts. Nous sommes 3 associés et deux salariés à l’année, alors qu’en saison on embauche une douzaine de personnes. Et puis, nous avions remporté un appel d’offre pour une délégation de service public sur la liaison entre Gavrinis et Larmor-Baden. Cela nous a permis de bénéficier d’une compensation bienvenue pour passer le confinement. Nous avons vécu sur les résultats de l’été 2019, assez bons, même si nous sommes arrivés au bout à la fin du confinement. Car il a aussi fallu rembourser les acomptes versés par les groupes et pour l’affrètement, qui constituent 20 à 30% de notre CA ! Au total, on estime la perte due au COVID à environ 50% de notre chiffre d’affaire global.

Est-ce que la reprise a été facile ?

La fréquentation est restée très basse pendant un bon mois. L’activité est vraiment repartie après le début des vacances : maintenant, on tourne à plein. Nous avons embauché 7 personnes qui nous aident à assurer les liaisons, et une personne en billetterie (contre 3 ou 4 d’habitude). Avec cette conjoncture, on essaie de réduire nos dépenses : moins de salariés, et un bateau en moins puisque nous n’avons pas ouvert la ligne entre Port-Navalo et Larmor-Baden que nous devions tester cette année. Ce n’était pas le meilleur moment pour prendre des risques, d’autant qu’il faut 3 à 4 saisons pour rentabiliser une nouvelle ligne… En limitant nos dépenses et avec la bonne fréquentation actuelle, on peut dire que les indicateurs sont plutôt bons.

Comment envisagez-vous la suite ?

On attend la fin de l’été pour y voir plus clair. Mais notre souci est l’entretien de nos bateaux : ce sont des navires anciens de plus 50 ou 60 ans, en bois, qui demandent un entretien sur le long terme avec des ouvriers spécialisés. Nous avions prévu des travaux l’hiver prochain sur la charpente en bois : nous ne sommes pas à un an près mais il ne faudra pas trop repousser. D’ailleurs, nous sommes en contact avec le chantier du Guip sur l’Ile aux Moines : ils peuvent nous aider à faire classer nos bateaux, ce qui nous donnerait droit à des aides pour l’entretien.

C’est aussi ce qui fait votre spécificité : des bateaux anciens, de taille modeste, et des liaisons nombreuses sur le Golfe dès le printemps.

Nos bateaux sont beaux, mais en voie de disparition. Avec leur petite capacité, ils consomment peu de carburant, ils ont un faible impact sur le Golfe et en déversement humain sur les îles. Et ils sont utiles ! Ils assurent des liaisons moins fréquentées comme celle entre Port-Navalo et Locmariaquer. On aimerait avoir une délégation de service public sur cette ligne. D’ailleurs, avec le confinement, nous avons remarqué que c’est au printemps que nous mangeons la marge réalisée en été ! Cette période n’est pas rentable, mais nous tenons à offrir ce service à la population. Même si on fait plusieurs tours à vide…

Avez-vous bénéficié d’aides ou d’un accompagnement pour passer la crise ?

Nous avons placé nos salariés en chômage partiel, et nous avons bénéficié du report des taxes et de redevances. Mais nous avons justement ces factures à négocier pour la rentrée. Les services de l’agglo étaient présents début juin

pour nous aider à aborder la reprise. Et puis, je suis membre du club d’entreprises de la Presqu’ile de Rhuys, nous sommes au contact de l’agglomération pour nous aider à coordonner nos demandes, à les faire avancer et à se faire entendre auprès des collectivités.

En savoir +

La compagnie accueille entre 40 et 50 000 passagers par an sur 5 bateaux

Elle propose des liaisons et des croisières commentées sur le Golfe du Morbihan et la rivière d’Auray

www.passeurdesiles.com