Lorcyber | On peut vivre et se développer hors de Paris, Rennes ou Nantes

Vous avez créé Lorcyber en 2017 en visant spécifiquement les PME et ETI.
Qu’est-ce qui vous a mené à imaginer ce projet ?

Pierre Lorcy : J’ai été COO (chief operating officer) chez BNP Paribas et j’avais constaté que les conseils et fournisseurs de solutions en cybersécurité ne sont pas eux-mêmes sécurisés ! Le conseil cyber est cher. Avec mes deux associés, anciens de grands groupes comme moi, nous avons souhaité baisser les coûts pour une même qualité de service, adaptée aux petites structures. Le principe est de créer un outil mutualisé qui permette de rendre la cyber sécurité accessible.

C’est ce que vous avez réalisé avec la plateforme CSIS ?

La cyber sécurité comprends beaucoup d’éléments : on connait les firewalls, les antivirus, les VPN… Mais il faut aussi compter avec le process interne, l’organisationnel, et surtout vérifier l’état de son système d’information (SI) avant d’agir. C’est-à-dire rechercher et identifier les vulnérabilités. Avec la plateforme CSIS, nous analysons le SI du client dans notre logiciel qui agrège différents outils complexes, pour ensuite donner les corrections à apporter aux informaticiens. Un service 7 fois plus rapide et moins cher. Détection, analyse, vérification, surveillance et correction des incidents : nous couvrons toute la chaîne cybersécurité.

Lorcyber propose également des services d’accompagnement.

En plus de notre outil technique propre, nous développons une activité de conseil très importante. Nous travaillons par exemple avec la start up bretonne MaPUI, une plateforme de pharmacies hospitalières, qui développe un nouveau module de gestion des médicaments manquants. En ces temps de crise sanitaire, ce module a été déployé pour les Agence Régionale de Santé de France en urgence : nous les accompagnons par un plan de suivi très serré. Nous avons aidé un transporteur victime d’un ransomware, nous travaillons avec des acteurs dans l’agroalimentaire, avec les collectivités dont la mairie de Vannes, avec des établissements de santé… Nous assurons l’organisationnel pour une fédération sportive nationale, nous organisons des exercices de gestion de crise avec un groupe bancaire, collaborons avec la Police et la Gendarmerie Nationales, etc.

Pourquoi avoir choisi Vannes pour vous implanter ?

Nous venons de Paris, mais nous voulions nous installer en Bretagne, en pointe sur le sujet. Et puis j’avais besoin de voir la mer. J’avais le choix entre Vannes et Lorient. A Vannes, j’ai découvert un écosystème très favorable : des entreprises spécialisées dans la cybersécurité, notamment des éditeurs de logiciels, l’école d’ingénieurs ENSIBS qui nous fournit des alternants, le Village by CA dans lequel nous sommes installés… J’y ai d’ailleurs importé les cyber breakfast, initiés à Rennes par BDI : cela nous permet de nous retrouver environ une fois par mois, tous acteurs de la filière confondus, pour échanger sur l’actualité du secteur. Des collaborations sont déjà nées de ces rencontres.

Vous travaillez à distance avec des entreprises à Paris, en France, voire en Europe. Pourtant, vous vous investissez beaucoup dans l’animation locale.

Nous avons tout intérêt à faire connaître et reconnaître cette spécificité locale autour de la cybersécurité, d’autant qu’elle monte continuellement en compétences. J’ai envie de pousser l’écosystème vannetais et breton, et de montrer qu’on peut vivre et se développer sans être à Paris ou dans une grande ville de Province. Ici, on est à 2h30 de Paris, à 1h des aéroports de Rennes et de Nantes. Depuis le départ, nous envisageons de créer d’autres agences à Biarritz et Annecy sur le même principe : dans une ville moyenne, près d’un aéroport, avec une qualité de vie avérée.

lorcyber.eu