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VPLP : Garder une vision tournée vers l’avenir

Ils font le territoire
Publié le 20/09/2019
vplp
De la Coupe de l’America au Trophée Jules Verne, VPLP (pour Marc Van Peteghem et Vincent Lauriot Prévost) a inscrit son nom sur les voiliers vainqueurs des grandes courses et transatlantiques. Installé à Vannes depuis 22 ans, le cabinet d’architecture navale continue de concevoir les bateaux les plus performants au monde, poussant toujours plus loin l’innovation.

Banque Populaire V et IX, Hugo Boss pour Alex Thompson, Gitana 11, Groupama 3 : votre cabinet d’architecture navale s’est fait connaître grâce à la course au large…

Vincent Lauriot Prévost : C’est comme cela que nous avons débuté en 1983, mais dès 1985, nous avons commencé à concevoir des bateaux de croisière, dont les premiers catamarans Lagoon pour Bénéteau. La diversification a toujours existé pour nous, et aujourd’hui encore on explore de nouveaux secteurs comme la pêche ou la marine marchande. La course au large nous permet d’asseoir notre notoriété et ensuite d’intéresser l’industrie. Sans compter les transferts de technologies possibles vers d’autres applications ou marchés.

Vous travaillez justement sur le projet OceanWings : des voiles rigides pour le transport de marchandises. D’où vient ce concept et comment fonctionne-t-il ?

Nous avions conçu un système d’aile rigide articulée pour un bateau de l’America’s Cup en 2010, plus précis et plus performant pour un meilleur rendement. Aujourd’hui, les bateaux de commerce doivent se libérer des énergies fossiles, mais ils ne peuvent pas utiliser des voiles classiques, trop contraignantes. Alors que l’aile rigide peut être entièrement automatisée grâce à des capteurs de pression et on peut économiser 25 à 30% de fuel lourd sur une traversée de l’Atlantique. Après des tests sur des embarcations de 7 et 26 mètres, nous allons installer 4 à 6 ailes rigides sur un navire de 130 mètres, pour un lancement opérationnel début 2022.

C’est important pour vous de prendre en considération les économies d’énergie ?

C’est une problématique incontournable : il est nécessaire de trouver des solutions alternatives aux énergies fossiles. Nous travaillons sur la production et le stockage d’énergie à bord, avec l’association Energy Observer et son bateau-laboratoire qui vise l’autonomie énergétique. Depuis 1983, il y a eu beaucoup d’évolutions et de ruptures : on essaie de rester à la pointe avec notre équipe de R&D et nos ingénieurs qui se consacrent aussi au développement de nouveaux outils.

Votre première implantation a été Marseille, puis Paris. Pourquoi êtes-vous venus à Vannes ?

Dix ans après l’ouverture de notre bureau à Paris, on a cherché à se rapprocher de l’eau : Vannes était la première gare en bord de mer, avec un terrain de jeu idéal dans le Golfe, entre Lorient, Rennes et Nantes… A l’époque, ce n’était pas encore la Sailing Valley, mais on voyait déjà l’installation de Multiplast et de North Sails. Je suis assez heureux qu’on ait eu le nez creux dès 1997 pour s’implanter ici, avec l’aide de la collectivité. Aujourd’hui, notre pôle ingénierie et course au large est à Vannes, et à Paris nous travaillons plutôt sur la production et les projets pêche, marine marchande, etc.

Quels sont les autres projets de VPLP ?

Nous avons beaucoup d’actualité liée à la course au large et aussi un projet d’installation de foils sur les navires de plaisance et de travail, et même sur les bateaux à moteurs. Car il ne faut pas oublier que neuf bateaux à moteurs sont produits pour un voilier ! Venus de la course au large, les foils permettent aussi de faire des économies de carburant (30%) et de gagner en confort à la mer en réduisant le choc des vagues… Un prototype devrait naviguer dès l’année prochaine. Il y a encore de grosses ruptures à venir qu’on essaye d’accompagner.

vplp.fr